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Les multiples vies d’une batterie de véhicule électrique

11 avril 2024

Au cœur d’un véhicule électrique (VE) se trouve la fameuse batterie au lithium-ion qui permet de dire adieu au moteur à combustion interne. Ce type de batterie est généralement garanti 8 ans par le fabricant, mais possède une durée de vie assez impressionnante pouvant aller de 10 à 15 ans ou jusqu’à 500 000 km dans bien des cas. Un rapport récent de Clean Energy Canada indique d’ailleurs que sur 15 000 VE à l’étude, seulement 1,5 % ont nécessité un remplacement de la batterie, et la plupart de ceux-ci ont été effectués sous garantie.

Au Québec, ces batteries sont alimentées par de l’électricité produite à 99,7 % à partir de sources renouvelables qui n’émettent aucun gaz à effet de serre (GES). Le procédé de fabrication des batteries est lui aussi de plus en plus efficace et émet de moins en moins de GES. Malgré tout, il demeure crucial de revaloriser ces batteries à la fin de leur cycle de vie pour des raisons environnementales et économiques. La récupération de minéraux, comme le lithium et le cobalt, réduit du même coup leur bilan environnemental et le coût de leur extraction.

D’ailleurs, en mars 2023, le ministre québécois de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, Benoit Charette, a indiqué son souhait d’officialiser prochainement un projet de règlement afin de rendre obligatoire le recyclage des batteries auprès des constructeurs et ainsi en récupérer les minéraux critiques. Il s’agirait là d’une alternative bien concrète et viable à l’extraction des minéraux sur le territoire. Par ailleurs, les constructeurs automobiles ont de leur côté mis sur pied un programme de récupération des batteries offert gratuitement aux électromobilistes.

Les possibilités de revalorisation d’une batterie

À la fin du cycle de vie d’un VE, la batterie ne sera pas envoyée chez le ferrailleur. En fait, il existe une hiérarchisation de sa revalorisation. En tête de liste, une batterie sera d’abord remise à neuf pour sa réutilisation dans un véhicule électrique. Vient ensuite la réutilisation de la batterie pour d'autres usages. En fin de parcours, la batterie sera finalement démantelée pour en récupérer les métaux et les recycler.

Une génératrice repensée

Une façon de recycler les batteries consiste donc à repenser l’utilisation même de l’objet. Comme nous l’avons vu, après la fin de vie utile d’un VE, la batterie, elle, peut être remise à neuf. Mais lorsque la performance d’une batterie pour VE ne répond plus aux exigences pour propulser un véhicule, il n’en demeure pas moins que ce stockage d’énergie peut répondre à d’autres besoins en énergie. On peut notamment transformer la batterie d’une voiture électrique en génératrice lorsqu’elle a atteint sa fin de sa vie utile initiale. C’est ce que fait Nissan avec les batteries de ses modèles Leaf en les transformant en bloc d’alimentation rechargeable portatif pour tout objet électronique ou comme alimentation de secours en cas de panne.

Une nouvelle technologie de recyclage révolutionnaire

Une fois les options décrites ci-dessus épuisées, les métaux de la batterie peuvent être extraits et recyclés. L’entreprise québécoise Lithion Technologies se positionne déjà en tête de peloton dans ce domaine d’avenir en ayant mis au point un procédé novateur permettant de recycler 95 % des matériaux d’une batterie grâce à un procédé ayant recours à l’hydrométallurgie. Grâce à cette approche, des minéraux convoités récupérés comme le lithium, le nickel, le manganèse et le cobalt, entre autres, peuvent être réintégrés dans de nouvelles batteries sans en altérer la performance. De plus, ce processus peut être effectué de manière répétée, ce qui veut dire que les minéraux d’une batterie pourraient être recyclés à l’infini grâce à cette nouvelle technologie développée chez nous.

Avec la croissance exponentielle de l’électrification des transports, il est rassurant de voir que le domaine du recyclage des batteries est lui aussi en plein essor. L’enjeu est environnemental tout autant qu’il est économique pour des véhicules ayant un impact réduit sur la planète et à prix plus abordable.

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