16 octobre 2024
Le transport de marchandises est responsable d’une part importante des émissions de carbone de la province en plus d’être une source de pollution atmosphérique.
Une réglementation de nos gouvernements pourrait éventuellement imposer une sortie progressive des camions lourds à essence et au diesel au profit des camions électriques.
Il est donc important de s’intéresser dès maintenant à ce nouveau type de véhicules, car l’adoption du camion lourd électrique n’est pas aussi simple que l’adoption de la voiture électrique individuelle : cela pose des défis en termes d’autonomie et de taille de batteries ainsi qu’au niveau de la logistique de recharge en plus de nécessiter des investissements importants qui doivent être bien planifiés pour assurer la rentabilité.
L’adoption d’un parc de camions électriques doit se faire de façon progressive. Des dizaines de modèles de véhicules lourds électriques sont déjà disponibles pour des applications très variées.
Le projet Flotte rechargeable de l’Institut du véhicule innovant (IVI) a permis d’identifier les profils de routes et de véhicules lourds qui sont les plus rentables et les plus faciles à électrifier, ainsi que les conditions gagnantes pour en assurer les opérations avec succès. Les analyses du projet sont basées sur des données géomatiques réelles de 60 camions au sein de 20 entreprises québécoises de transport ayant des activités variées et cumulant plus de 800 000 kilomètres de trajets.
L’expérience montre que c’est déjà possible et rentable d’intégrer des camions électriques de classes 6 à 8 au Québec. Même les tracteurs routiers, aussi communément appelés « 18 roues », peuvent déjà être électrifiés.
D’après l’IVI, voici les critères gagnants qui rendent possible l’électrification immédiate sans changement aux opérations :
Le projet Flotte rechargeable démontre que le surcoût moyen du camion lourd électrique et d'une borne de recharge appropriée tourne autour de 75 000 $, après les subventions provinciales et fédérales. Une entreprise qui se procure un camion lourd électrique peut donc avoir un retour sur l’investissement dans un délai entre 2 ans et demi et 7 ans. Au bout de 10 ans, on observe des bénéfices pouvant aller jusqu’à 194 000 $.
Au chapitre de la réduction des émissions de carbone, la rentabilité est presque immédiate, à l’intérieur de la première année, même en incluant les émissions supplémentaires pour la fabrication du véhicule et de ses batteries. Pour certains opérateurs, l’obtention de crédits carbone pourrait également augmenter la rentabilité du camion électrique.
Pour en savoir davantage sur les clés du succès pour électrifier des camions lourds au Québec, l’IVI animera un webinaire Roulons électrique où ils présenteront les résultats du projet Flotte rechargeable, le 5 novembre prochain. Inscrivez-vous dès maintenant, c’est gratuit!
Dans le Plan pour une économie verte 2030, le gouvernement du Québec a indiqué son intention de définir une norme VZE pour les véhicules lourds, qui inciterait les constructeurs automobiles lourds à vendre de plus en plus de camions électriques au fil des ans. Les travaux sont en cours, et un projet permettant de modifier la Loi VZE existante afin d'obtenir les pouvoirs de réglementer les véhicules lourds devrait être présenté aux parlementaires cet automne.
Le gouvernement fédéral peaufine, lui aussi, sa propre norme pour les camions électriques. On sait déjà qu'Ottawa vise à ce que les véhicules zéro émission représentent 35 % des ventes totales de véhicules moyens et lourds d’ici 2030, voire 100 % des ventes d’ici 2040 pour certains types de véhicules.
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(1) 9 % des émissions selon L’État de l’énergie au Québec, 2024
(2) Le programme provincial Écocamionnage est actuellement suspendu de façon temporaire depuis le 6 septembre dernier et ce, jusqu’à nouvel ordre.
(3) Bénéfices observés chez les participants du projet chez qui l’électrification était la plus rentable, projet Flotte rechargeable de l’IVI.