La liberté retrouvée : témoignage d’une transition vers une vie sans auto

Les premiers pas pour vivre sans auto

Quand mon conjoint et moi avons décidé de remplacer notre vieille voiture familiale par une hybride non rechargeable il y a quelques années, on pensait faire un geste important pour l’environnement. Quelle déception quand on a compris plus tard que cette catégorie de voitures n’était pas considérée comme un véhicule électrique! Bon, on a quand même réduit significativement notre consommation d’essence en passant d’une mini-fourgonnette familiale à une petite voiture, même avec 3 enfants. Et ça, c’était déjà un pas dans la bonne direction.

La seconde opportunité de changement s’est présentée quand mon conjoint a changé d’emploi : quittant la rive sud, il s’est rapproché de notre domicile, avec la possibilité de faire du télétravail plusieurs jours par semaine. Le calcul a été vite fait. Pourquoi conserver une voiture qui restait stationnée 90 % du temps, nous coûtait de l’argent en entretien, en essence et en immatriculation, polluait l’air et nous causait du stress les jours de déneigement et de nettoyage de rue?

Après quelques tergiversations plus ou moins rationnelles (ah, la résistance au changement!) ー « On va pouvoir continuer à partir camper? Et notre statut social? On va nous prendre pour des fous! » ー, la décision a été prise rapidement. Curieusement, ce sont les enfants qui ont été les plus difficiles à convaincre. Pour eux, ne plus posséder de voiture, c’était comme perdre au Monopoly! Mais nous avions de bons arguments : d’abord, on organiserait un party en famille pour célébrer la fin de notre dépendance à l’auto! Si on parvenait à concrétiser notre défi, on mériterait bien cela. Ensuite, on remplacerait nos vieux vélos, on irait plus souvent au resto, on louerait un chalet le weekend avec les économies qu’on allait faire en nous séparant de notre coûteuse voiture.

Les avantages à ne pas avoir d’auto et les options pour se déplacer à peu de frais

Quand on a enfin fait le pas, on a découvert des avantages qu’on ne soupçonnait pas. Notre voiture, qui était déjà un véhicule d’occasion, s’est vendue en une semaine! On a fêté ça comme on se l’était promis. Ensuite, découvrir l’autopartage, c’était comme un nouveau jeu : qui sera le premier à repérer dans la rue la voiture qu’on a réservée? Et wow, on ne paie ni l’essence ni le stationnement!?

Mais ce que les enfants ont le plus aimé, c’est de voyager dans une voiture différente chaque fois qu’on utilise un service de location entre particuliers. Le plus souvent possible, on réserve une voiture électrique. Comme ça, on voyage vraiment sereinement, dans le silence de l’habitacle, sans polluer, et on se sent bien. En plus, les voitures qu’on loue sont soignées et en bon état, tout ça sans qu’on ait besoin de s’en préoccuper. Et puis, parlons des économies! Entre la vente de la voiture, la vignette de stationnement, l’assurance, l’immatriculation, les changements de pneus, l’entretien et les réparations imprévues, on économise des centaines de dollars par mois ー même en tenant compte du coût du transport en commun et de l’entretien des vélos, qu’on utilise plus souvent désormais. Côté charge mentale, quelle sérénité : une fois qu’on a rendu les clés à son propriétaire, la voiture, ce n’est plus notre problème! C’est comme un gros bagage lourd qu’on ne savait pas qu’on portait, et qu’on dépose enfin. C’est autant de temps retrouvé pour prendre soin de soi.

Aujourd’hui, on en est à se demander pourquoi on a tant attendu avant de faire ce changement dans nos vies. On aime bien raconter notre histoire autour de nous. Même si des tas de gens vivent déjà sans voiture dans les grands centres urbains, on se sent un peu pionniers, et on est fier d’avoir accompagné nos enfants dans ce changement. On leur a montré que même si ça peut sembler difficile au départ de changer, parce qu’on a peur de perdre en qualité de vie, on ne sait rien avant d’avoir essayé. Parfois, changer c’est même mieux que ce qu’on avait imaginé. On est surpris de ce qu’on découvre en chemin. Franchement, on aurait eu tort de se priver de cette liberté.

Blandine Sebileau

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