Le projet en bref : mise à l’essai d’une auto-patrouille électrique |
---|
Véhicule : Ford Mustang Mach-E Subvention utilisée : Fonds vert municipal GES épargnés (projetés) : 92 tonnes en 4 ans Économies (estimées) : 60 000 $/an/auto-patrouille électrique |
À l’automne 2019, la ville de Repentigny souhaite mettre sur pied des initiatives pour réduire ses émissions de GES. L’électrification du parc municipal s’articule sans qu’aucun service de la ville ne soit mis de côté. Le service de police élabore donc un plan de match pour intégrer une voiture électrique au sein de ses autos-patrouille dédiées aux appels d’urgence, une première au Canada.
On fait appel à l’Institut du véhicule innovant (IVI) pour l’analyse des besoins en recueillant les données sur 10 autos-patrouille. À l’époque, deux modèles de véhicules pouvaient répondre aux critères établis. Une voiture de police n’est pas un véhicule ordinaire. Il doit être modifié pour répondre aux besoins des policiers. Une entreprise québécoise s’est chargée de faire les modifications nécessaires en respect des normes en vigueur.
Dès les premiers essais en circuit fermé à l’École nationale de police du Québec, force a été de constater que cette voiture allait répondre aux besoins du corps policier. L’accélération, le freinage et la tenue route se sont avérés supérieurs au modèle traditionnel d’auto-patrouille à essence.
L’auto-patrouille de la Ville de Repentigny a été modifiée par une entreprise québécoise pour répondre aux besoins du service de police de la ville.
Source : Ville de Repentigny
À l’été 2022, le véhicule électrique fait son entrée officielle et est utilisé un quart de travail sur deux en se chargeant à une borne de 7,2 kW. L’automne suivant, on fait appel au véhicule le jour et le soir à l’aide d’une borne rapide de 50 kW. Depuis janvier 2023, l’auto-patrouille électrique roule sans interruption et sans qu’aucun problème d’autonomie n’ait été identifié.
L’objectif du projet-pilote est d’utiliser le véhicule en milieu réel, sans économie d’air climatisé ni de chauffage. Le véhicule sert également pour différents volets de la surveillance policière : sécurité routière, patrouille de rue, appels d’urgence. L’objectif est de connaître réellement la viabilité de cette option à long terme avant de l’intégrer de façon permanente au service de police.
Selon les estimations produites par l’IVI, et en se basant sur de l’essence à 1,17 $/L, l’utilisation d’une voiture électrique telle que celle choisie par Repentigny générerait des économies de l’ordre de 15 % annuellement. Ces calculs tiennent uniquement compte du prix à l’achat, des frais de modification du véhicule et des coûts énergétiques. Les coûts d’entretien ne sont pour l’instant pas comptabilisés. Ces derniers étant réduits pour les VE en général, les économies seraient en réalité encore plus impressionnantes.
La durée de vie de l’auto-patrouille pourrait également être plus longue que son homologue à essence. Selon les estimations actuelles, le véhicule pourrait être en fonction pendant 6 à 7 ans, comparativement aux 4 à 5 ans pour une auto-patrouille à essence.
La ville nous fait part des étapes à suivre selon elle pour une électrification réussie.
Participer à des projets-pilotes : de nombreux projets-pilotes existent pour les municipalités et les entreprises pour l’intégration de VE, un outil de sensibilisation et d’éducation unique qui ouvre la première porte à des projets novateurs. Par exemple, il y a quelques années, Repentigny avait participé au projet « Flotte rechargeable » de l’IVI.
Ne pas oublier la recharge : il s’agit là d’une des premières étapes cruciales durant laquelle il faut évaluer ses besoins et le budget nécessaire. Au service de police de Repentigny, une borne de 50 kW a dû être installée en renfort à la borne déjà existante de 7,2 kW pour mener à bien le projet (des subventions existent pour l’installation de bornes).
Penser en mode électrique : quand un véhicule doit être remplacé, il faut prendre l’habitude de se demander si une option hybride ou 100 % électrique existe. En procédant de façon intelligente, l’équivalent électrique pourra fort probablement répondre aux besoins en question.